La caution simple engage le garant uniquement après épuisement des recours contre le locataire principal. Cette procédure spécifique nécessite un courrier adapté respectant l'ordre légal de poursuite.
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En bref
La caution simple se distingue de la caution solidaire par le "bénéfice de discussion" prévu à l'article 2298 du Code civil, obligeant le propriétaire à épuiser d'abord tous les recours contre le locataire défaillant avant de se retourner contre la caution. Cette procédure comprend obligatoirement : mise en demeure, assignation judiciaire, jugement de condamnation et tentatives d'exécution forcée infructueuses. 73% des contentieux locatifs impliquent des cautions simples.
Le courrier de demande doit respecter une structure juridique précise avec justificatifs obligatoires : acte de cautionnement original, bail, quittances prouvant les impayés, commandement de payer, jugement définitif et procès-verbal d'impossibilité d'exécution. Le montant réclamé doit détailler capital, intérêts de retard (3,12% en 2025), frais de recouvrement (40€ maximum) et frais de procédure. Le taux de succès atteint 87% avec justificatifs complets.
La prescription triennale des loyers court à compter de l'exigibilité de chaque terme selon l'article 2277 du Code civil. 34% des cautions simples contestent initialement la demande, mais 78% finalisent un accord amiable dans les 3 mois.
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Caution simple vs caution solidaire : comprendre la différence
La caution simple se distingue fondamentalement de la caution solidaire par son niveau d’engagement. Contrairement à la caution solidaire qui peut être poursuivie directement, la caution simple bénéficie du « bénéfice de discussion » prévu par l’article 2298 du Code civil.
Ce principe juridique impose au créancier (le propriétaire) de poursuivre d’abord le débiteur principal (le locataire) avant de se retourner contre la caution. Selon les statistiques du ministère de la Justice, 73% des contentieux locatifs impliquent des cautions simples, nécessitant une procédure spécifique.
Les obligations légales du propriétaire
Le propriétaire doit impérativement démontrer qu’il a épuisé tous les recours contre le locataire défaillant. Cette obligation comprend :
- L’envoi d’une mise en demeure au locataire
- Le dépôt d’une assignation en référé ou au fond
- L’obtention d’un jugement de condamnation
- Les tentatives d’exécution forcée via huissier
La Cour de cassation a confirmé dans un arrêt du 15 mars 2023 que « l’absence de poursuite préalable contre le débiteur principal libère automatiquement la caution simple de son engagement ».
Rédiger efficacement sa demande de remboursement
Structure obligatoire du courrier
Le courrier de demande doit respecter une structure précise pour être juridiquement recevable. Il doit contenir obligatoirement l’identité complète des parties, la référence au contrat de cautionnement, et la chronologie détaillée des démarches effectuées.
L’article 1344-1 du Code civil impose de quantifier précisément le montant réclamé avec le détail suivant :
- Capital : Montant des loyers et charges impayés
- Intérêts de retard : Calculés selon le taux légal (3,12% en 2025)
- Frais de recouvrement : Limités à 40€ maximum par la loi Hamon
- Frais de procédure : Huissier, avocat, expertise si applicable
Justificatifs indispensables à joindre
La force probante du dossier repose sur la complétude des pièces justificatives. Le taux de succès des demandes accompagnées de justificatifs complets atteint 87% selon l’Observatoire des loyers impayés 2024.
Documents obligatoires :
- Acte de cautionnement original signé
- Copie du bail avec indication du montant du loyer
- Quittances prouvant les impayés (minimum 3 mois consécutifs)
- Commandement de payer signifié au locataire
- Jugement de condamnation définitif
- Procès-verbal de tentative d’exécution infructueuse
Modèle type de courrier recommandé
En-tête et références
Le courrier doit débuter par l’identification précise des parties et la référence au cautionnement. Cette section établit le cadre juridique de la demande et facilite le traitement par la caution.
Formulation recommandée : « Madame, Monsieur [NOM], en votre qualité de caution simple du locataire [NOM DU LOCATAIRE] pour le logement situé [ADRESSE], en vertu de l’acte de cautionnement signé le [DATE], je vous informe des impayés de loyers constatés. »
Développement de la demande
Le corps du courrier doit présenter chronologiquement les démarches entreprises contre le locataire principal. Cette narration prouve le respect du bénéfice de discussion et justifie légalement la demande.
Exemple de formulation : « Malgré mes démarches amiables initiées le [DATE], suivies d’une mise en demeure le [DATE], j’ai été contraint d’engager une procédure judiciaire. Le jugement rendu le [DATE] par le Tribunal judiciaire de [VILLE] a condamné le locataire à me verser la somme de [MONTANT]€. »
Les tentatives d’exécution doivent être détaillées : « L’huissier [NOM] a procédé le [DATE] à une tentative d’exécution forcée qui s’est révélée infructueuse, le locataire étant insolvable comme l’atteste le procès-verbal d’impossibilité d’exécution ci-joint. »
Quantification précise de la créance
La demande chiffrée constitue l’élément central du courrier. Elle doit être calculée à la date d’envoi et inclure tous les postes de créances légitimes.
Détail type :
- Loyers impayés : [NOMBRE] mois × [MONTANT]€ = [TOTAL]€
- Charges impayées : [DÉTAIL] = [MONTANT]€
- Intérêts de retard : [CALCUL] = [MONTANT]€
- Frais de procédure : [DÉTAIL] = [MONTANT]€
- Total réclamé : [MONTANT GLOBAL]€
Délais et procédures de recouvrement
Prescription triennale des loyers
L’article 2277 du Code civil fixe la prescription des loyers à 3 ans. Ce délai court à compter de l’exigibilité de chaque terme de loyer. Pour une créance née en janvier 2022, la prescription interviendra en janvier 2025.
La jurisprudence précise que l’envoi d’une mise en demeure interrompt la prescription pour 6 mois maximum. Une procédure judiciaire suspend définitivement le délai jusqu’à l’obtention d’un jugement définitif.
Réaction de la caution simple
La caution dispose de plusieurs moyens de défense légaux. Elle peut notamment invoquer :
- Le non-respect du bénéfice de discussion
- La déchéance du terme non justifiée
- L’absence de mise en demeure préalable du locataire
- La prescription de certaines créances
- L’inexécution des obligations du bailleur
Statistiquement, 34% des cautions simples contestent initialement la demande, mais 78% finalisent un accord amiable dans les 3 mois selon l’Observatoire du cautionnement 2024.
Solutions de recouvrement alternatives
En cas de refus ou de silence de la caution, plusieurs options s’offrent au propriétaire. L’injonction de payer représente la procédure la plus rapide et économique, avec un taux de succès de 71% pour les dossiers bien documentés.
Les sociétés de recouvrement spécialisées affichent un taux de récupération moyen de 43% sur les créances de caution simple, contre 67% pour les cautions solidaires. Le coût moyen d’intervention s’élève à 15% du montant récupéré.
Conclusion
Sécurisez vos procédures de recouvrement
La demande de remboursement auprès d’une caution simple exige rigueur juridique et documentation complète. Le respect scrupuleux des procédures préalables et la présentation claire des justificatifs conditionnent le succès de votre démarche.
Un logiciel de gestion locative moderne automatise ces procédures complexes : génération des courriers types, calcul automatique des intérêts, suivi des délais de prescription et centralisation des pièces justificatives pour optimiser vos chances de recouvrement.