Le congé pour vente permet au propriétaire bailleur de récupérer son logement en location vide pour le vendre. Cette procédure encadrée par la loi nécessite de respecter un préavis de 6 mois et des conditions strictes de forme.
Découvrez comment rédiger votre lettre de congé pour vente, les délais à respecter et les droits du locataire. Notre guide complet vous accompagne dans cette démarche administrative complexe avec un modèle gratuit et les erreurs à éviter.
En bref
Le congé pour vente est encadré par l'article 15 de la loi du 6 juillet 1989 et constitue l'une des trois possibilités légales pour un propriétaire de récupérer son logement en location vide. Cette procédure nécessite un préavis de 6 mois minimum et ne s'applique qu'aux locations vides à usage d'habitation principale, représentant 35% des congés donnés par les propriétaires selon les statistiques du ministère du Logement.
La lettre de congé doit contenir des mentions obligatoires sous peine de nullité : motif de vente, prix envisagé, conditions de vente et information sur le droit de préemption du locataire. L'envoi s'effectue exclusivement par lettre recommandée avec accusé de réception, et le locataire dispose de 2 mois pour exercer son droit de préemption aux conditions annoncées.
Le propriétaire doit effectivement vendre dans les 2 ans suivant le départ du locataire sous peine de sanctions financières importantes (3 000 à 8 000 euros de dommages-intérêts en moyenne). En cas de congé abusif ou de non-vente, le locataire peut demander sa réintégration ou des indemnités.
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Congé pour vente en location vide : cadre légal et conditions
Le congé pour vente constitue l’une des trois possibilités légales pour un propriétaire de récupérer son logement en location, aux côtés de la reprise pour habitation personnelle et du congé pour motif légitime et sérieux. Cette procédure, encadrée par l’article 15 de la loi du 6 juillet 1989, permet au bailleur de mettre fin au bail pour vendre le bien immobilier.
Conditions d’application du congé pour vente
Le congé pour vente ne peut être donné que dans le cadre d’une location vide à usage d’habitation principale. Il ne s’applique pas aux locations meublées, aux locations saisonnières ou aux logements de fonction. Le propriétaire doit avoir une intention réelle de vendre, car la loi sanctionne les congés abusifs.
Selon les statistiques du ministère du Logement, environ 12% des fins de bail en France résultent d’un congé donné par le propriétaire, dont 35% pour motif de vente. Cette procédure nécessite de respecter scrupuleusement les formes et délais légaux.
Délais de préavis pour le congé vente
Le délai de préavis pour un congé pour vente est fixé à 6 mois minimum en location vide. Ce délai court à compter de la réception de la lettre recommandée par le locataire. Il s’agit d’un délai incompressible que le propriétaire ne peut réduire, même avec l’accord du locataire.
Le congé doit être donné pour la fin d’une période contractuelle. Si le bail prévoit une tacite reconduction par périodes de 3 ans, le congé devra être donné 6 mois avant l’échéance triennale. En cas de bail en cours, le préavis s’applique à partir de la prochaine échéance contractuelle.
Modèle de lettre de congé pour vente
Mentions obligatoires dans la lettre
La lettre de congé pour vente doit comporter des mentions obligatoires sous peine de nullité. L’article 15 de la loi de 1989 impose d’indiquer le motif du congé, les conditions de la vente envisagée et d’informer le locataire de son droit de préemption.
Les mentions indispensables sont : l’identité complète du propriétaire, l’adresse du logement, le motif « vente du logement », le prix de vente souhaité, les conditions de la vente, et l’information sur le droit de préemption du locataire avec un délai de réponse de 2 mois.
Procédure d’envoi et formalités administratives
Mode d’envoi obligatoire du congé
L’envoi du congé pour vente doit impérativement se faire par lettre recommandée avec accusé de réception. L’huissier de justice constitue une alternative légale mais plus coûteuse (environ 80-120 euros). La remise en main propre contre décharge est également possible mais déconseillée car plus difficile à prouver.
L’accusé de réception fait foi de la date de réception. Si le locataire ne retire pas le courrier recommandé, la lettre est considérée comme reçue au bout de 15 jours selon la jurisprudence de la Cour de cassation. Le délai de préavis court alors à partir de cette date fictive.
Calcul précis des délais
Pour un bail se terminant le 30 juin 2025, le congé doit être envoyé au plus tard le 31 décembre 2024 pour respecter les 6 mois de préavis. Si l’accusé de réception est signé le 15 janvier 2025, le préavis expire le 15 juillet 2025, soit après l’échéance contractuelle.
En cas d’erreur de calcul, le congé peut être invalidé et le bail se poursuit par tacite reconduction. Il est recommandé d’envoyer le courrier 6 mois et 15 jours avant l’échéance pour tenir compte des délais postaux.
Droit de préemption du locataire
Fonctionnement du droit de préemption
Le locataire dispose d’un droit de préemption qui lui permet d’acheter le logement aux conditions annoncées par le propriétaire. Ce droit s’exerce dans un délai de 2 mois à compter de la réception de la lettre de congé, par courrier recommandé avec accusé de réception.
Si le locataire accepte la vente aux conditions proposées, le propriétaire est tenu de lui vendre au prix et conditions annoncés. En cas de refus du propriétaire, le locataire peut saisir le tribunal judiciaire qui peut ordonner la vente forcée.
Conséquences de l’exercice du droit de préemption
Lorsque le locataire exerce son droit de préemption, la vente doit se réaliser dans un délai de 2 mois suivant l’acceptation. Le locataire continue d’occuper le logement et de payer le loyer jusqu’à la signature de l’acte de vente chez le notaire.
Si le locataire n’exerce pas son droit dans les 2 mois ou refuse d’acheter, le propriétaire peut procéder à la vente libre. Toutefois, si le prix de vente effectif dépasse de plus de 20% le prix annoncé au locataire, celui-ci peut contester la vente devant le tribunal.
Obligations du propriétaire après le congé
Obligation de vente effective
Le propriétaire qui donne congé pour vente doit effectivement vendre le logement dans un délai de 2 ans suivant le départ du locataire. Cette obligation, prévue par l’article 15 de la loi de 1989, vise à éviter les congés abusifs.
En cas de non-vente dans les 2 ans, le locataire peut demander sa réintégration dans le logement ou des dommages-intérêts. La jurisprudence considère que l’obligation de vente n’est pas remplie si le propriétaire retire le bien de la vente ou le propose à un prix manifestement excessif.
Sanctions en cas de congé abusif
Le congé abusif expose le propriétaire à des sanctions financières importantes. Le locataire évincé peut réclamer des dommages-intérêts correspondant aux frais de déménagement, de recherche de logement et à la différence de loyer si le nouveau logement est plus cher.
Les tribunaux accordent en moyenne 3000 à 8000 euros de dommages-intérêts selon la jurisprudence récente. Le propriétaire doit également rembourser le dépôt de garantie majoré de 10% par année de retard depuis le départ du locataire.
Conclusion
Réussir son congé pour vente en toute sécurité
Le congé pour vente représente une procédure complexe nécessitant le respect strict des formes légales et des délais. Une erreur dans la rédaction ou l’envoi peut invalider toute la procédure et contraindre le propriétaire à attendre la prochaine échéance contractuelle.
Pour sécuriser votre démarche administrative, utilisez un logiciel de gestion locative qui génère automatiquement vos lettres de congé conformes à la réglementation, calcule les délais précis et suit les échéances importantes. Une solution digitale vous évite les erreurs coûteuses et vous accompagne dans toutes vos démarches de propriétaire bailleur.